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L'émeraude du Nil
29 juillet 2010

Le Sphinx

Battu par les vent, menacé de chaque côté par les sables mouvants, le Grand Sphinx garde majestueusement les pyramides royales de Gizeh depuis presque 5 000 ans. Ce monument colossal a, cependant, été enseveli dans le sable pendant presque toute son existence ; il a subi les attaques et le vandalisme des hommes et de la nature. Sa survivance tient du miracle.

Le lion humain
Le sort du Grand Sphinx a longtemps été lié à celui des pharaons égyptiens. Dès les débuts de la période historique, il est courant de représenter le roi comme un lion, afin de symboliser sa force et sa puissance. Le concept du souverain à la fois homme et animal aboutit à la création du sphinx, créature hybride au corps de lion et à la tête humaine. Le pharaon étant à la fois humain et divin, le Sphinx est considéré, à son tour, comme supra-humain.
On a érigé de nombreux sphinx en Egypte, mais celui de Gizeh est le premier à avoir été dressé. Il date du règne de Khéphren, au XXVI° siècle avant J.-C. ; il est situé au sud de la Grande Pyramide.
Impressionnant avec ses 20 m de haut et 70 de long, il garde la route sacrée qui mène à la seconde pyramide, également érigée pendant le règne de Khéphren.
Les raisons de la construction du Sphinx demeurent incertaines. On pense qu'il est l'oeuvre d'un sculpteur inconnu, qui l'a taillé dans un bloc de calcaire abandonné dans une carrière, après la construction des pyramides voisines. Comme la butte calcaire masque la vue de la seconde pyramide, le sculpteur, plutôt que de déplacer l'énorme bloc, préfère le transformer en monument à Khéphren, dont le visage reproduit les traits.
Les origines du Sphinx sont tombées dans l'oubli au Nouvel Empire (vers 1570 avant J.-C.). Les prêtres pensent qu'il s'agit d'une incarnation de Rê, dieu du Soleil, et l'adorent en tant que tel. A l'époque, en outre, son corps est enfoui dans le sable : seule sa majestueuse tête reste visible.
Selon la légende, Thoutmosis, jeune fils du pharaon Aménophis II, chassant sur le plateau de Gizeh, se repose à l'ombre du Sphinx. Il rêve que Rê lui parle et se plaint que le sable l'empêche de respirer. Si le prince veut bien faire enlever le sable, le dieu lui promet qu'il héritera du royaume. Thoutmosis obéit et, naturellement, monte sur le trône d'Egypte. Afin de prévenir de futurs ensablements, il fait construire une série de murs en briques de terre autour du monument et graver l'histoire du songe sur une plaque du Sphinx.
Le sort de celui-ci commence à s'améliorer. Centre du culte du dieu Soleil, Rê, il attire les visiteurs et les pélerins de toute l'Antiquité, qui lui laissent de nombreuses offrandes. Certaines d'entre elles sont des tablettes d'argile, qui portent des prières. Lors de la domination romaine, de nombreux voyageurs vont admirer le Sphinx ; on peut encore voir leurs graffiti.

Jusqu'au cou
Au cours des siècles suivant, le Sphinx redevient la proie des sables du désert, qui s'amoncellent le long de ses flancs et l'enfouissent entièrement, sauf la tête. Le vent érode ses parties exposées et des vandales en arrachent des morceaux.
La légende veut que Napoléon fasse pointer ses canons contre le Sphinx parce qu'il pense que son sourire se moque de lui. La vérité est plus prosaïque. Le visage du Sphinx a été défiguré et son nez brisé à la fin du XIV° siècle par Saim-el-Dhar, un religieux fanatique qui considérait la présence de la statue comme païenne et idolâtre.
Ce n'est qu'à la fin du XIX° que le Sphinx est à nouveau libéré de sa gangue de sable. Les archéologues entreprennent alors des fouilles pénibles et s'intéressent à son histoire et à sa signification. Pendant les années 1920, le gigantesque monument est enfin dégagé et l'on érige des supports de ciment pour maintenir la tête. Le Sphinx a maintenant été restauré dans presque toute sa gloire de gardien des pyramides.

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