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L'émeraude du Nil
2 août 2010

Les premiers pharaons

Une chose certaine, c'est que Ména ou Ménès, originaire de la ville de Teni, dans la haute Egypte, réunit tous les petits Etats qui existaient dans la vallée du Nil et fonda la capitale du nouvel empire, Memphis, près de la tête du Delta. On sait peu de chose des trois premières dynasties, dont la domination s'étendait déjà dans la presqu'île de Sinaï, où l'on a trouvé sur un rocher le nom d'un de leurs princes qui y faisait exploiter des mines de cuivre. Sous la quatrième, dont on met l'avénement vers 4200 avant notre ère, parurent tous les prodiges d'une civilisation sans pareille en ce moment dans le monde, et l'art, arrivé à son plein développement, monta à une hauteur que les plus brillantes époques eurent peine à dépasser. Ces temps reculés, en effet, virent sortir des mains d'un Phidias égyptien l'admirable statue de Chéphren, s'élever les pyramides de Gizeh, et se constituer, avec l'appui d'une forte organisation politique et religieuse, une grande société monarchique qui nous montre, dans les peintures ou les inscriptions des temples et des tombeaux, son industrie, son commerce, son agriculture et tout l'épanouissement d'une jeunesse vigoureuse. Dès cette époque, en effet, l'Egypte avait ce qu'elle eut jamais d'art et de science, et les siècles suivants se trouvèrent n'avoir presque plus rien à lui apprendre.chephren
Les plus célèbres personnages de la sixième dynastie sont un conquérant, Papi 1er, dont le ministre dit sur son tombeau : "Je faisais toutes les écritures avec l'aide d'un seul secrétaire," et une reine, Nirôkris, que Manéthon appelle "la Belle aux joues de rose" et qui, pour venger le meurtre de son frère, invita les coupables à un festin dans une galerie souterraine où elle fit soudainement entrer les eaux du Nil. Un grand fonctionnaire de ce temps-là dont on a retrouvé le tombeau à Gizeh y prend le titre de "gouverneur de la maison des livres." Ainsi, dès l'époque de la sixième dynastie, l'Egypte avait des bibliothèques assez considérables pour qu'un des hauts fonctionnaires de la cour fût conservateur de celle du palais. Mais des livres supposent une littérature, que malheureusement nous avons perdue, sauf quelques fragments d'un recueil philosophique écrit vers le commencement de la douzième dynastie, et renfermant les oeuvres de deux auteurs contemporains de la troisième et de la cinquième. Ce papyrus est le plus ancien livre du monde.

De la sixième à la neuvième dynastie les monuments sont rares, et par conséquent l'histoire est muette. De grandes calamités ont dû fondre, dans cet intervalle sur le pays. Quand la lumière reparaît, on trouve la royauté reléguée dans la Thébaïde ; mais elle en sortit glorieusement avec les rois de la douzième dynastie, qui rendirent à l'Egypte ses frontières naturelles en soumettant au sud la Nubie jusqu'à la seconde cataracte, et en fermant au nord-est l'isthme d'une muraille pour arrêter les incursions des nomades. Un de ces rois, Aménemhat III, creusa, sur une surface de 10 millions de mètres carrés, le lac Moeris, pour régulariser l'inondation à la gauche du Nil, et se construisit un palais, Lope-ro-hount ou "temple élevé à l'entrée du lac", dont les Grecs ont fait le Labyrinthe.

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