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L'émeraude du Nil
20 janvier 2010

Voyage autour de l'Afrique

Histoire Ancienne 1880 par Victor Duruy

Si le canal était abandonné, les expéditions maritimes ne le furent pas. Néko fit construire des flottes qui allèrent trafiquer sur les côtes de la Syrie et de la Palestine, et chargea les Phéniciens de faire le tour du continent africain, en partant du golfe Arabique et en revenant par le détroit des colonnes d'Hercule. Ce voyage dura trois ans, car les Phéniciens l'arrêtèrent plusieurs fois en route. Ils abordaient où ils trouvaient la terre propice et semaient du blé pour renouveler leurs provisions. Ils attendaient jusqu'au temps de la moisson, et après leur récolte se remettaient en mer. Ayant ainsi voyagé pendant deux ans, ils doublèrent la troisième année les colonnes d'Hercule et revinrent en Egypte. Ils racontèrent à leur arrivée qu'en faisant voile autour de la Lybie ils avaient vu le soleil se lever derrière eux. "Le fait ne me paraît nullement incroyable", ajoute Hérodote. Il est, au contraire, la preuve de l'authenticité du voyage, car les Phéniciens n'auraient pu imaginer cette position du soleil, dont ils furent témoins après avoir dépassé le tropique et surtout la ligne équinoxiale.
Les connaissances que ce voyage procura furent malheureusement très vite oubliées. Cependant, après que les Perses se furent emparés de l'Egypte, leur roi Xerxès fit entreprendre une expédition semblable par un grand de sa cour qui pour un crime avait été condamné à mort. Le noble personnage eut moins de persévérance que les matelots phéniciens. Il s'embarqua en Egypte, sur la Méditerranée, longea les côtes de Cyrène, de Carthage, de la Numidie, et franchit les colonnes d'Hercule. Mais, arrivé là; il s'effraya de l'immensité des mers qui se déroulaient devant lui, et revint dire qu'il était allé jusqu'où son vaisseau avait pu le conduire. Xerxès le fit mettre en croix. Il pensait que la circumnavigation de l'Afrique n'était pas possible. Le plus grand géographe de l'antiquité, Strabon, rapporte de son côté avoir vu des débris de navires espagnols à l'extrémité du golfe Arabique, venus là en tournant l'Afrique. Il est singulier que l'antiquité ait laissé périr cette idée, au point que le géographe Ptolémée, au deuxième siècle de notre ère, ait fait de la mer des Indes un grand lac enfermé au sud par une terre qui, selon lui, réunissait l'extrémité de l'Afrique à la presqu'île actuelle de Malacca.

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