Le boeuf Apis
De tous ces dieux pris parmi les animaux le plus fameux était le boeur Apis. L'Egypte n'était pas assez heureuse pour en posséder toujours un, car Apis n'était pas un boeuf comme les autres. D'abord il devait être né d'un éclair descendu du ciel sur une génisse : origine dont on ne pouvait pas s'assurer facilement, de sorte que force était de s'en rapporter sur ce point aux prêtres. On interrogeait alors les autres signes auxquels se reconnaissait le boeuf divin. Il fallait que son poil fût noir : il y des boeufs de cette robe ; qu'il portât sur le front une marque blanche triangulaire : cela encore est fréquent. Mais voici qui était plus difficile : il devait avoir sur le dos la figure d'un aigle, sous la langue celle d'un scarabée, et les poils de la queue doubles. Dès que les prêtres annonçaient que le boeuf miraculeux avait été découvert, l'Egypte entière était en liesse. On le menait au palais que Psamétik lui avait fait construire, et depuis ce jour les prêtres le servaient avec toute la magnificence que comportait un tel hôte. Il ne lui était cependant pas permis de s'obstiner à vivre trop longtemps. S'il arrivait à sa vingt-cinquième année, ses adorateurs le noyaient dans le Nil avec la plus grande solennité, puis l'embaumaient, le pleuraient et lui cherchaient, au milieu du deuil universel, un successeur. Cette attente était pleine d'anxiété et un temps de péril pour le gouvernement. Sous l'empereur Hadrien, une révolte fut sur le point d'éclater dans Alexandrie parce que Apis tardait à se manifester.
Les tombeaux des Apis ont été retrouvés par M. Mariette à Saqqarah. Chacun de ces tombeaux représente un immense travail.