Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'émeraude du Nil
6 janvier 2007

Religion populaire : fétichisme ou culte des animaux

L'Egypte était renommée dans l'antiquité comme la mère de la superstition. Nul peuple en effet ne dégrada autant l'idée de la divinité. Non seulement les Egyptiens avaient beaucoup de dieux, mais encore ils allaient les prendre bien bas, jusque parmi les animaux. L'ichneumon, l'ibis, l'épervier, le crocrodile, le chat, le boeuf, étaient regardés comme des êtres divins, "de sorte, dit Bossuet, qu'en Egypte tout était dieu, excepté, Dieu, lui-même."
En outre, les dieux d'une ville n'étaient pas ceux d'une autre ; de là des divisions et des guerres. Ainsi le crocodile était sacré pour les uns, les autres lui faisaient la guerre. A Thèbes et aux environs du lac Moeris, on choisissait un crocodile qu'on instruisait à se laisser toucher avec la main. On lui mettait des pendants d'oreilles d'or, et on lui attachait aux pieds de devant de petites chaînes ou bracelets. On le nourrissait avec la chair des victimes, et on lui donnait d'autres aliments prescrits par le rituel. Tant qu'il vivait, on en prenait le plus grand soin. Quand il mourrait, on l'embaumait et on le mettait dans une caisse sacrée.
"Ceux d'Eléphantine et des environs, dit Hérodote, ne regardent point les crocrodiles comme sacrés, et même ils ne se font aucun scrupule d'en manger. Pour les prendre, ils attachent un morceau de porc à un hameàon qu'ils laissent aller au milieu du fleuve, puis, sur le bord de la rivière, ils prennent un cochon de lait  qu'ils battent pour le faire crier. Le crocodile  s'approche du côté où il entend ces cris, et, rencontrant sur son chemin le morceau de porc, il l'avale. Le pêcheure le tire à lui, et la première chose qu'il fait après l'avoir mis à terre, c'est de lui couvrir les yeux de boue. Par ce moyen, il peut le dompter facilement ; sans cela il aurait beaucoup de peine. Les hippopotames qu'on trouve dans  le nome Paprémite sont sacrés ; mais, dans le  reste de l'Egypte, on n'a pas pour eux de tels égards." Près de Thèbes, les serpents jouissent de pareils honneurs. Ailleurs c'étaient des cats, vénérés sans doute pour les services qu'ils rendaient. Ils étaient, après leur mort, embaumés et solennellement enterrés à Bubaste ; les éperviers, à Buto ; les ibis à Hermopolis.
"Si vous entrez dans un temple, dit Clément d'Alexandrie, un prêtre s'avance d'un air grave, en chantant un hymne sacré : il soulève un peu le voile, comme pour vous montrer le dieu. Que voyez-vous alors ? un chat, un crocodile, un serpent ou quelque autre animal dangereux. Le dieu des Egyptiens paraît... c'est une bête sauvage se vautrant sur un tapis de pourpre."
La loi faisait un devoir de nourrir un certain nombre de ces animaux, et des fonctionnaires publics étaient attachés à leur service. Si on en tuait quelqu'un de dessein prémédité, on était puni de mort ; si la mort était le résultat d'un accident, on en était quitte pour l'amende qu'il plaisait aux prêtres de fixer. Mais, pour un ibis ou un épervier, il n'y avait jamais de composition, le meurtrier ne pouvait éviter le dernier supplice. Sous les Ptolémées, un soldat romain tua par hasard un chat sacré : il fut mis en pièces par la populace, malgré les prières du roi et le nom redouté de Rome.

Ichneumon : sorte de rat d'eau, long du museau à la queue de 50 centimètres, qui vit au bord des rivières et s'apprivoise aisément. On l'emploie à détruire les rats et les souris, qui sont une des plaies de l'Egypte. Les anciens croyaient à tort qu'il était très friand des oeufs de crocodile.

Ibis : oiseau de l'ordr des échassiers qui ressemble à la cigogne, mais est plus petit, n'ayant que la grosseur d'une poule. Il se nourrit de lézards, de serpents et de grenouilles. Il est migrateur. Son retour en Egypte concordait avec le débordement du Nil. Il était donc comme le messager de la bonne nouvelle, et, à cause de cette coïncidence, très révéré.

Crocodile : cet animal, très carnassier, rappelle le lézard par ses formes, mais atteint jusqu'à 10 mètres de longueur. Sa peau à l'épreuve de la balle, et sa vie doit être très longue, car son accroissement est très lent.

Hippopotame : énorme quadrupède de 4 mètres de long sur 1m,60 de haut, et pesant parfois 2000 kilogrammes. Il se nourrit de végétaux et de poissons, et vit dans les rivières de la zone intertropicale. Son naturel est doux, mais sa colère est dangereuse, car il est presque invulnérable et d'une force terrible.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
L'émeraude du Nil
Archives
Derniers commentaires
Newsletter
L'émeraude du Nil
Publicité